Les munitions non explosées blessent et tuent encore après la fin de la guerre...

2nd Australian Siege Battery unloading big shells from a motor lorry, Voormezeele, 1917

 

 

15 NOVEMBRE 1918 : EXPLOSION D’UNE CARTOUCHE A MOLENBEEK. Lors de la retraite, un Allemand a offert une cartouche à Georges O., un jeune garçon de 12 ans. Celui-ci, en visite chez son voisin, a déposé la cartouche sur le poêle. Suite à cette imprudence, la munition explose, blessant gravement le jeune garçon ainsi que la mère de son petit voisin.

Georges O. eut une partie de la main arrachée et Caroline C., culottière de 40 ans, se retrouva avec une main et un poignet gravement atteints. Malgré les soins qui lui sont apportés à l’hôpital de Molenbeek, son état s’est aggravé et elle n’a plus été en mesure de faire ses tâches ménagères ou d’exercer son métier.

 

 

 

 

 

16 NOVEMBRE 1918 : EXPLOSION DE MUNITIONS A LA GARE DU MIDI. Octavie R., colporteuse résidant à la rue Bara dans une roulotte, a 18 ans lorsqu’elle est grièvement blessée au visage et à la main droite lors de cette explosion. Entre 1919 et 1921, elle subira jusqu’à vingt-quatre opérations chirurgicales visant à essayer de lui redonner un visage.

 

 

 

 

Le 16 novembre 1918 dans le courant de l'après-midi, Octavie R. rentrait chez elle en suivant le boulevard Jamar et la rue de France, après avoir été colporter des lacets et des rubans. Arrivée à la fabrique Cantillana, l'explosion des wagons de munition qui se trouvaient entreposés à la gare du Midi projeta sur elle des débris de toutes sortes. Elle fut atteinte notamment d'éclats d'obus à la face.

 

 

 

 

 

BRUGES 1926 : UN ADOLESCENT BLESSE GRIEVEMENT. Louis C. est un adolescent de 16 ans vivant à Bruges. Lors d’une sortie en janvier 1926, il découvre un petit paquet cartonné sur la glace. A l’aide d’une corde et d’un crochet, il parvient à le récupérer et y découvre six petits paquets  contenant chacun des cartouches. Curieux, il décide d’ouvrir  l’une des cartouches en descellant la cire à l’aide d’une allumette. La réaction ne se fait pas attendre et l’engin explose entre ses mains.

Conduit à l’hôpital Saint-Jean, Louis est gravement atteint aux yeux, aux mains et à l’abdomen. Malgré les soins qui lui sont apportés, il perd les deux yeux, une main ainsi que trois doigts de l’autre main. Son avenir professionnel est plus que compromis, celui-ci nécessitant la présence d’une personne pour l’assister quotidiennement. Le restant des cartouches est quant à lui récupéré par la gendarmerie afin de les mettre hors de portée de la population.

 

 

DEUX VICTIMES INNOCENTES A MAZEE, 1923. Le 9 juin 1923, une violente explosion retentit dans la campagne près de Mazée (Vierves). Affolés, Julie L. et Omer S. accourent et découvrent, horrifiés, le cadavre de leur fils de 9 ans, Marcel, et le petit corps mutilé de leur second fils, Jean, âgé de 3 ans. L’aîné a-t-il été imprudent ? L’obus, abandonné par les Allemands cinq ans plus tôt, a fait deux victimes innocentes.

Marcel sera inhumé à Mazée quelques jours plus tard, tandis que son petit frère, gravement blessé aux quatre membres et aux yeux, devra vivre avec de lourdes séquelles qui handicaperont sa vie d’adulte. Le Tribunal des Dommages de Guerre de Dinant fera droit à ses parents, auxquels il ne sera pas reproché de défaut de surveillance, ce qui permettra à Jean d’être soigné au mieux grâce à une indemnité conséquente.

 

 

 

EXPLOSION D’UNE GRENADE A YPRES, 1921. Les personnes les plus touchées après-guerre par les munitions abandonnées sont sans conteste les agriculteurs, les ouvriers et les enfants.  Les deux premiers travaillant le sol pour les récoltes ou la mise en place de fondations et les derniers plus généralement victime de leur curiosité.

C’est ainsi que Adiel B., agriculteur à Ypres, sera grièvement blessé suite à l’explosion d’une grenade le 17 décembre 1921. Il sera amputé de la main gauche et perdra partiellement la mobilité de sa main droite et de sa jambe gauche.

 

 

 

Les  deux derniers dossiers d’indemnisation concernent des faits arrivés en 1992 et 2011. Il s’agit de cas d’explosion d’obus dans les champs du Westhoek, blessant gravement une petite fille participant à un camp scout et un agriculteur sur son tracteur.

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